Les baisses du financement public des universités et des écoles publiques depuis 1970 entraînent des restructurations à répétition, des réductions d’effectifs et l’explosion des « précaires de la recherche ». Ainsi affectées, les formations d’enseignement supérieur en France sont contraintes d’augmenter leurs tarifs, alors que les bourses étudiantes ne couvrent plus, depuis longtemps, les coûts des études dans le supérieur. Dès lors, les étudiants les plus modestes ne peuvent plus étudier sans devoir travailler en parallèle ou s’endetter pendant des années, voire des décennies.
L’échec des étudiants dans leurs études est souvent dû à leur activité professionnelle, qui empiète sur le temps de travail nécessaire pour réussir leurs examens. Ainsi, les étudiants en France ne sont pas égaux face aux études dans le supérieur.
Pour résoudre ce problème d’emploi du temps et pour subvenir au coût de leurs études, de nombreux étudiants se tournent vers les formations en alternance. Les heures de formation y sont réduites au minimum pour optimiser le temps de présence de l’étudiant à son poste de travail : le temps de formation ne dépasse pas 400 heures, c’est-à-dire à peine 50 jours de formation chaque année. De plus, leurs activités dans l’entreprise sont peu encadrées et ne remplacent pas les enseignements auxquels ils auraient pu prétendre en formation classique.
La crise sanitaire de 2020 (Covid-19) a encore aggravé la situation des étudiants les plus modestes. Certains étudiants souhaitant travailler durant l’été pour payer leurs études n’ont pas réussi à trouver d’emploi et vont devoir s’endetter ou arrêter leurs études. Les autres, en alternance, sont maintenant autorisés à suivre les cours à distance dans leur entreprise, mais sans garantie d’atteindre le minimum de 400 heures pour apprendre leur métier. Ces situations sont préjudiciables aux étudiants.
La profession enseignante, de son côté, est en plein désarroi : manque de postes, précarisation, « publier ou périr dans la recherche », TD à distance avec plus de 50 étudiants, etc.

